Celui qui cherchait du travail - 2ème RDV (suite)

Deuxième Rendez-vous (suite)

J'arrive en avance, et j'attends qu'elle vienne me chercher, sur ma chaise raide et inconfortable. Je ne sors pas mon téléphone pour patienter, j'observe les allées et venues des gens qui cherchent du travail et des conseillers qui les aident à trouver. Victoire vient me chercher à l'heure. Elle est moins froide que la dernière fois, elle me sourit, je la suis. Ses cheveux blonds descendent jusqu'en bas de son dos avec une légère ondulation. Elle porte une veste violette et un jeans qui lui moule les fesses. Je ne peux pas me retenir de les regarder. Celles-là mêmes qui m'ont fait fantasmer.

On s'installe et elle parle. Elle parle beaucoup et je ne l'écoute pas du tout. Elle est sérieuse, concentrée. Mais pour autant que je sens qu’elle est troublée et qu’un petit jeu de séduction est en train de s’installer.

— Monsieur Piret ? Vous êtes avec moi ?

— Oui, bien sûr ! Je lui réponds, avec la tête encore dans les nuages.

— Alors, répondez-moi, quelles sont les offres auxquelles vous avez postulé depuis notre dernier rendez-vous?

Je lui souris et elle me sourit en retour, replaçant sa mèche blonde derrière son oreille, ne me quittant pas des yeux. Je n'ai jamais été aussi sûr de moi de toute ma vie. Elle me plaît et je sens que je lui plais aussi. C'est une femme qui doit aimer l'aventure pour venir bosser avec un plug dans son sac à main. Alors, je me lève, je ferme la porte et je fais le tour de son bureau pour me placer juste à côté d'elle.

— Levez-vous !

— Que se passe-t-il ?

— Levez-vous !

Elle obéit et nous sommes tous deux plantés l'un en face de l'autre. J'attrape sa taille et je la rapproche de moi jusqu'à ce que nos corps se frôlent. Elle frémit. Avant de laisser mon désir s'exprimer, je dois m'assurer du sien.

— Je n’ai rien écouté de tout ce que vous m'avez dit. Et vous savez pourquoi? Depuis que je me suis assis dans ce bureau, je meurs d'envie de vous embrasser. Depuis que j'ai vu ce joli plug rouler par terre, je meurs d'envie de le voir glisser entre vos fesses. J’ai le sentiment que mes envies sont partagées… Est-ce que je peux continuer de me rapprocher ?

Elle ne me répond pas, n'ose-t-elle pas dire oui, ou n'arrive-t-elle pas à dire non ? Elle me sourit, je la serre un peu plus fort contre moi, elle lève la tête et approche ses lèvres des miennes en guise de réponse. Il ne m'en faut pas plus pour tenir son visage entre mes mains et supprimer les derniers centimètres qui nous séparent. Nos lèvres se rencontrent dans une puissance folle. On ne se connait pas, c'est son lieu de travail, c’est inconnu, c’est interdit et soudain. C’est ici même que demeurent l’adrénaline et la passion.

J'ai envie de la dévorer, de la prendre. Je masse sa fesse droite de ma main gauche alors qu'elle fait entrer sa langue dans ma bouche. Nos gestes sont impulsifs, rapides, animaux.

Cela dure quelques minutes à peine, puis elle se retire de mes bras. Je m'éloigne pour respecter son choix.

— Le rendez-vous est terminé Sylvain, je vous raccompagne à l'accueil du centre.

La frustration est aussi une grande amie de la passion. J'acquiesce de la tête, non sans continuer à la dévorer des yeux. Elle semble envahie de désir, ses gestes sont confus, elle est légèrement essoufflée et ses joues sont roses. Je la suis jusque dans l'entrée avec mon sexe en érection, mon sourire et mon impatience de la découvrir encore.

— On se revoit le mois prochain, Monsieur Piret. En attendant, n'hésitez pas à m'écrire si vous avez des questions.

Elle me serre la main et elle part.