
Une aventure inédite
Le temps du voyage
À écouter… Et/ou à lire !
Le temps du voyage
Bonjour,
Je voulais t’écrire, à toi. Toi qui me lis. Ça fait longtemps que j’y pense, et je crois qu’il est temps de te dire quelques mots.
Tout d’abord, je pense souvent à toi. Je me demande pourquoi tu me lis, qu’est-ce que ça éveille chez toi, qu’est-ce que ça t’inspire.
J’espère que j’allume ton désir, que je réveille des souvenirs. J’espère que je te donne envie de vivre de nouvelles aventures, que je te donne envie d’oser ou tout simplement envie de rêver et de fantasmer.
J’espère que tu as eu chaud, en imaginant que c’était toi qui vivais certaines scènes de ton choix. J’aimerais te dire merci de me lire, merci de bander, de mouiller et de jouir ! Alors, avant de te laisser, avant de te quitter, laisse-moi te dire que cette fois-ci, ce n’est ni à Naïm, ni à Estelle, ni à Julien, ni à Nathan ni même à Arnaud que j’ai envie d’écrire. C’est à toi.
Je t’emmène avec moi dans un fantasme qui m’a toujours traversé l’esprit, mais que je n’ai jamais réalisé. Si tu es d’accord, on va le partager ensemble.
J’aimerais que tu imagines tout ce que je vais te raconter, que tu entres dans ce présent que je vais imaginer. Que tu te laisses embarquer dans cette histoire, si fort que tu auras l’impression qu’elle nous est vraiment arrivée.
On y va, tu viens avec moi ? C’est parti…
Tu rejoins la gare la plus proche, il est environ 14h00, ton train est à 14h27, aucune chance de le rater. On a rendez-vous ensemble. Et moi, je n’attends que ça, pouvoir te retrouver.
Même à des centaines de kilomètres, la tension est d’une force inouïe. J’ai l’impression que l’on est en train de m’arracher le cœur. Et toi ? Tu as peur ? C’est toujours beaucoup de stress une première rencontre surtout quand je pense à ce qu’on a prévu de faire ensemble. Je suis tellement heureuse que tu aies accepté de réaliser mon fantasme, je suis heureuse de le faire avec toi. Je sais que ça va être un beau moment.
Je te connais à peine, toi, tu me connais un peu plus, tu as lu mes histoires. Mais ce que j’aime, c’est l’idée de sauter dans l’inconnu. Oui, je veux sentir tes mains sur moi, alors même que je ne te connais pas. Je veux te découvrir par tes gestes. Je veux te découvrir en étant sous tes lèvres. C’est comme ça que nous allons faire connaissance. Nous sommes d’accord là-dessus.
Ton train part, tu en as pour quelques heures de trajet, avant de me voir arriver. Avant que l’on puisse se retrouver. On ne s’écrit pas, on attend simplement. Ce n’est plus qu’une question de temps. Plus ça approche et plus je me demande si on va vraiment le faire. Rien ne nous y oblige. On en a envie, mais parfois l’envie ne suffit pas pour oser.
Tu arrives à ma gare, mais tu ne descends pas. Tu es là sur ton siège, côté fenêtre. Tu regardes les gens sur le quai, tu imagines que cette femme pourrait être moi, ou celle-ci, ou celle-là. Mais tu ne descends pas.
Au bout de quelques minutes, tu arrêtes de regarder par la fenêtre, tu ne préfères pas savoir qui je peux bien être. Tu t’adosses, droit sur ton siège et tu fermes les yeux. Le chef de bord annonce le départ imminent du train. Tout en gardant les paupières fermées, tu sens que les wagons prennent de la vitesse. C’était l’arrivée pour certains, mais pour nous c’est le départ.
Je cherche la place 098, et je te vois, les yeux fermés, tu m’attends, tu es sage, tu dégages tant de douceur. J’ai envie de t’embrasser pour te dire que je suis enfin arrivée. Mais je ne veux pas trop brusquer les choses, prenons notre temps.
Je m’assieds tout doucement à côté de toi, et du bout des doigts, je te caresse le bras. Tu sais que c’est moi, je devais te rejoindre dans ce train. Alors, tu n’ouvres pas les yeux. Tu profites de ce moment mystérieux. Je frôle ta main, je masse tes doigts et remonte à nouveau sur ton bras. Puis, je dirige ma caresse sur ta joue, elle est bouillante. C’est le moment que tu choisis pour ouvrir les yeux, tu te tournes vers moi et nous nous découvrons.
Nos regards seront nos premiers mots. Ils sont suffisants. Nous nous regardons en prenant notre temps et j’ai l’impression qu’on se dit tout avec les yeux. La joie de se voir, la confirmation de se plaire, l’explosion du désir, l’envie de se faire jouir.
Nos visages se rapprochent lentement, nos lèvres doivent se toucher, ce sont des aimants, il le faut, maintenant. Dès que je sens tes lèvres sur les miennes, j’attrape ton visage de mes mains pour te bloquer sur ma bouche. C’est bon de te sentir. Je n’ai pas envie d’attendre d’avantage, je vais oser, j’en suis sûre. Je me lève, je prends ta main et t’emmène sans dire un mot. Nous n’avons pas besoin de parler. Nous parcourons les wagons, un à un, jusqu’à trouver le bon. Je désespère un peu au cinquième, puis au sixième wagon, bingo. Il n’y a personne.
Je nous installe dans un carré, côte à côte, les corps déjà emmêlés. Notre excitation nous dépasse complètement, nos sexes nous disent qu’ils en veulent encore plus ! Alors, je m’adosse à la fenêtre et soulève ma jupe, pour te montrer mon sexe.
Sans culotte, je n’ai qu’à écarter les jambes et te regarder perdre la tête. Tu me souris, un sourire qui veut dire « tu es folle, mais j’aime ça », puis tu te penches sur moi pour me lécher. Je soupire de soulagement, c’est si bon de sentir enfin ta langue me dévorer. Je veux que ce moment dure, dure, dure…
Je regarde par la fenêtre en face de moi et je voyage dans tous les sens du terme. Ta salive m’inonde, ce côté assoiffé me rend dingue. Dans ce train, je me laisse porter comme jamais je n’ai réussi à le faire, et je laisse un orgasme monstrueux m’envahir.
Je gémis de plaisir, et quand mes yeux se rouvrent, je suis rassurée de voir que le wagon est toujours vide. Je reprends mon souffle.
Tu as des yeux doux, emplis de fierté. Tu te redresses et caresses ma joue ; tu m’embrasses. Quelle tendresse. Nous prenons un instant pour nous câliner, les bras dans les bras. J’ai besoin d’un peu de temps pour reprendre mes esprits et pour profiter de ce moment de bien-être.
Une dizaine de minutes plus tard, mes mains sous ton tee-shirt, je parcours ton corps et mon désir n’en finit pas de renaître. J’ouvre ton pantalon et commence à caresser ton sexe. Je ne vais pas te laisser en reste. J’ai tellement envie de toi. Je te masturbe et je t’embrasse, ma langue et mes doigts sont à toi. Je sens le plaisir qui te submerge, je sens que tu es fébrile, que tu es bien, au bon endroit, au bon moment, avec moi.
Je baisse un peu ton pantalon, tu n’as pas de sous-vêtement toi non plus, c’était la règle. Je pose mes mains sur tes paupières, pour t’inviter à fermer les yeux, et à mon tour, je me penche entre tes jambes pour te goûter, pour t’avaler. Tu as le goût de l’amour, le goût de l’éphémère, le goût de la passion. Ton sexe me montre bien tout le plaisir que je lui donne, je sens tes contractions sous mes doigts, je sens tes fluides sous ma langue qui se mêle à la danse.
Quand tu m’offres ton orgasme, je me dis que c’est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire. Jouir. Alors merci.
J’écoute ta respiration qui, petit à petit, retrouve son calme. Tu remets ton pantalon, nous ne sommes pas à l’abri de voir un passager arriver, d’autant que nous arrivons bientôt en gare… On se serre très fort dans les bras, comme pour se remercier, comme pour s’aimer, comme pour se quitter.
Une voix annonce notre arrivée en gare.
Je descends le cœur lourd et le corps léger.
Je reprends un train dans le sens inverse, pour rentrer chez moi. Nous étions bien d’accord, je devais partir comme je suis arrivée, je devais être comme un rêve, comme un fantasme, comme une parenthèse sur la route de tes vacances.
[FIN]