Votre feuilleton : 04 - Les odeurs

photographe : @badtrip__666

Je vous propose un feuilleton que nous allons construire ensemble. Je vais essayer d’écrire le plus régulièrement possible ! Tout comme vous, je ne connais pas la suite de l’histoire alors n’hésitez pas à interagir, à proposer des péripéties, à imaginer la suite, à donner votre avis, à voter pour votre suite préférée sur Instagram…

Une chose est sûre, je ne sais pas jusqu’où cela va aller mais je vous propose de vivre l’expérience ensemble.



Je pose les choses, calmement. Le poker, toutes les parties que j’ai gagnées, je me souviens ! Putain, je suis riche ! Je regarde dans mon sac, rien. Je réfléchis, ma tête bourdonne. J’ai tout perdu, merde, la tequila, le citron… l’inconnu !

Ça me revient, d’un coup.

Il m’a payé un shot, puis un deuxième, un troisième. J’avais tellement besoin de quitter la réalité. Il ne m’a pas conseillé d’arrêter, il m’a laissée boire et il a absolument tout payé. Il est riche ? On s’en fout. Parfois il en prenait un avec moi, je peux encore entendre nos petits verres faire « cling » avant de les siffler, je peux encore sentir mes lèvres se crisper sous l’acidité de la tranche de citron. Putain, on s’est mis minables. Enfin, surtout moi je crois.

Je m’arrête devant une boulangerie, ça sent le croissant chaud qui sort du four. Une fois j’avais entendu que certaines boulangeries diffuseraient des odeurs artificielles pour faire entrer et acheter les clients. Ça active un truc dans le cerveau, on ne peut pas résister. Je rentre, ils m’ont eue.

Je sors avec une baguette chaude, un croissant chaud, une brioche à la praline et un cookie. Oui, ils m’ont eue. J’ai faim aussi. Quand je bois trop, le lendemain je peux manger en continu. Je peux vider intégralement mon frigo. Plus c’est gras, plus c’est sucré, plus j’y vais.

Je commence par le croissant, et je me replonge dans mes souvenirs. Donc je suis ivre dans ce bar, avec cet inconnu qui ne m’inspire pas confiance. On dirait un croquemort. Je me souviens qu’à un moment je me suis dit « T’es complètement folle ma pauvre fille, tu vas finir coupée en morceaux dans un ravin. » Et ben, il faut le voir pour le croire, quand il m’a dit qu’il me raccompagnait chez moi, j’ai dit oui. Donc j’ai allègrement fait monter le risque qu’il m’arrive un truc. Tout ça parce que je n’étais pas en état de conduire et que j’avais plus une tune pour le taxi. Ne reproduisez pas ça chez vous. Dans ces cas-là, il vaut mieux marcher, ou appeler son meilleur pote, le réveiller en pleine nuit au risque qu’il te déteste à vie, ça vaut plus le coup que de finir en morceaux dans un fossé. Je me revois tituber jusqu’à sa voiture. Et puis le trou noir. Rien. Néant.

Mon téléphone vibre. Texto. Numéro non enregistré.

« Bonjour Léna, c’est Étienne. J’espère que tu as bien dormi. J’ai mis ta robe à laver, j’ai fait tourner le sèche-linge ce matin et je l’ai déposée sur le fauteuil dans la chambre. Je t’ai laissé une boite de doliprane et un verre d’eau sur la table basse du salon. Tu n’as qu’à claquer la porte en partant. Ou si tu veux, tu peux m’attendre, je rentre entre midi et deux. À bientôt. »

Mais… C’est vrai qu’elle sent bon ma robe.


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