Votre feuilleton : 06 - Donne-moi mon argent SALOPE !

photographe : Bonjour_vous

Je vous propose un feuilleton que nous allons construire ensemble. Je vais essayer d’écrire le plus régulièrement possible ! Tout comme vous, je ne connais pas la suite de l’histoire alors n’hésitez pas à interagir, à proposer des péripéties, à imaginer la suite, à donner votre avis, à voter pour votre suite préférée sur Instagram…

Une chose est sûre, je ne sais pas jusqu’où cela va aller mais je vous propose de vivre l’expérience ensemble.



Partie 06 - Donne-moi mon argent SALOPE !

Ça fait 2 semaines que je n’ai pas joué. C’est vraiment une addiction, comme une drogue, comme l’alcool. Cette décharge d’adrénaline quand je gagne du fric, c’est dingue. C’est à ça que je suis accro, à l’adrénaline. Et aux tunes. Quelle connerie ! Quand je gagne beaucoup, ça finit toujours par disparaitre dans les autres parties que je fais. Mais le cerveau est bien fait, il se souvient plus des gains que des pertes. Mon compte en banque lui, il est bien conscient que je fais absolument n’importe quoi. Il me le fait savoir par la couleur rouge qu’arbore la somme dont je dispose encore, rouge pour dire que je suis dans le négatif. Rouge comme la colère que je ressens. Comment je vais me sortir de là ? On est samedi soir et la seule solution que j’ai trouvée c’est de retourner jouer, une dernière fois, pour renflouer les caisses et après, promis, j’arrête. J’enfile un pantalon noir et un tee-shirt rouge, comme mon compte en banque. Je pars..

AUTORISATION REFUSÉE.

Il est 4h du matin, je donne des coups de pied dans le distributeur. Je suis ivre. Encore. J’ai besoin d’argent pour me refaire, il le faut absolument, et cette putain de machine refuse de me donner mon fric. La colère me remplit, elle est bouillonnante, forte, rouge. Comme mon tee-shirt, comme mon compte en banque. L’alcool m’a fait oublier que je n’avais plus d’argent, je m’imagine des trucs, je perds la tête. Je ne me reconnais plus, je crois que je suis en train de péter un câble !

« Donne-moi mon argent SALOPE ! » Oui, je parle à un distributeur.

J’ai mal au pied à force de donner des coups. Ça me défoule, je dirais presque que ça me fait du bien. Quand tout à coup quelqu’un attrape mon bras et me tire en arrière. Il me serre fort, je ne peux plus bouger.

« Au secours à l’aide, LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! »

L’homme ne lâche pas sa prise et je sens des boucles d’acier se refermer sur mes poignets.

Je suis dans une voiture. À cheval entre un monde parallèle et la réalité. Je reprends petit à petit mes esprits.

- Madame, vous êtes avec nous ?

- Oui, bafouillais-je

- Et bien ! On peut dire que vous êtes difficile à canaliser vous !

- Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Vous êtes dans une voiture de police madame, on vous emmène au poste. Vous étiez en train de vandaliser un distributeur de banque et de réveiller tout le quartier.

- Vous exagérez.

- Non pas vraiment. Je vous épargne les quelques coups que vous nous avez mis quand on vous a demandé de nous suivre.

- N’importe quoi.

- Allez, ne vous épuisez pas pour rien. Vous allez décuver en cellule, on en parlera calmement après.

Je me tais. Je suis sonnée. J’ai la tête qui tourne et du mal à suivre cette conversation. Il a sans doute raison après tout, je suis incapable de quoi que ce soit. C’est la première fois qu’on m’embarque, c’est la première fois que je fais une garde à vue. Brutalement je panique, j’angoisse. Je vais être où ? Avec d’autres gens ? Ils vont m’agresser en cellule comme dans les films ? Ils vont payer le flic pour qu’il ne dise rien. Je suis grave quand j’angoisse, mon cerveau devient incontrôlable.

- Je pourrais appeler quelqu’un pour le prévenir ?

- Oui bien sûr.

Je vais appeler qui ? Mes parents sont à 200km de là et je ne vais pas les inquiéter pour rien. Mon meilleur ami n’est pas au courant pour mon addiction, il ne va pas comprendre… depuis le temps que j’aurai dû lui en parler. C’est peut-être le moment. C’est un peu violent quand même comme annonce. C’est marrant, tu as beau avoir pas mal d’amis, quand il s’agit de les appeler parce que tu es dans la merde, tu as l’impression que tu vas les faire chier et qu’ils ne vont pas faire grand-chose pour toi. Ce n’est pas vraiment des amis en fait.

Je dépose mes affaires personnelles dans un bac en plastique. Ma ceinture, mes bijoux, mon portefeuille, mon téléphone. Le flic me tend un papier et un stylo.

- Tenez, notez le nom, prénom et numéro de la personne que vous voulez appeler avant que j’embarque votre téléphone.

- D’accord.

Je ne sais pas quoi faire. J’ouvre ma messagerie et je vois le dernier message d’Étienne. Je suis peut-être en train de faire une grosse connerie, mais je n’ai pas trouvé mieux, je note son prénom et son téléphone.

- Il a pas de nom ce Étienne ?

- Non, je ne préfère pas le noter.

- C’est votre conjoint ?

- Non, c’est mon avocat !

- Ha ba tient ! Allez, on y va mademoiselle.

Quelle conne, c’est tellement pas crédible.

[à suivre…]


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