La bête et le feu - Partie 1/6

Aperçu

🔞 Trigger Warning – Contenu explicite & thématique sensible

Cette fiction contient des scènes de sexualité explicite entre adultes consentants dans un contexte de silence, d’isolement et de tension psychologique. Elle explore les frontières entre peur et désir, la pulsion primitive, la perte de repères et l’abandon à l’inconnu.

Des thèmes de domination instinctive, de soumission charnelle et d’attirance inexpliquée sont abordés.

Lecture réservée à un public averti..


PARTIE 1 - Le chalet

Je voulais être seule. Vraiment seule. Pas « quelques jours pour souffler », non. Le genre de solitude qu’on choisit quand on n’a plus rien à dire à personne. Pas de téléphone, pas de réseaux, pas de famille pour Noël.

Juste le feu, le silence et le froid.

Le chalet appartenait à une amie. Perdu dans les bois, un bout du monde. Je m’étais dit que c’était exactement ce qu’il me fallait pour respirer. Mais le silence est plus bruyant qu’on ne le croit. Les craquements du bois, les bruits dehors… tout finit par ressembler à une présence.

J’avais tenu deux jours, comme ça, tranquille. Le troisième, j’ai ouvert une bouteille de rouge, puis le vieux cahier kraft où je couchais mes hontes. Ce soir-là, je me suis sentie vide. Pas paisible, juste vide. Alors je suis montée me coucher.

J’ai entendu des coups à la porte vers deux heures du matin. Trois coups, espacés. Pas violents, mais suffisamment francs pour traverser mes rêves. Je suis restée figée.

Le chalet était perdu en altitude, personne n’était censé venir. Mon ventre s’est contracté, et j’ai senti immédiatement une peur primitive. Je suis descendue, à peine vêtue d’un vieux pull et de grandes chausettes en laine. Il y avait un fusil, quelque part… Il y en a toujours dans les vieux chalets de montagne, pour se protéger d’un ours ou d’un loup. Mais je n’ai rien trouvé.

Je n’avais pas le temps de réfléchir. J’ai attrapé un couteau de cuisine, que j’ai caché dans mon dos, et je me suis dirigée vers la porte. La poignée était glacée. J’ai tourné le verrou, le cœur battant comme celui d’une bête qu’on traque et après une dernière hésitation, j’ai ouvert.

L’homme était immense.

Trempé.

Des mèches collées à ses tempes, une barbe sombre, le visage tendu par la fatigue.

Du sang coulait de sa manche.

J’ai reculé, serrant plus fort le manche du couteau derrière moi.

Je n’ai pas crié. J’aurais dû mais il y avait dans son visage quelque chose qui m’a retenue. Pas la douceur, pas la violence non plus. Un calme étrange, comme s’il ne craignait rien. Comme s’il venait d’un autre monde.

J’ai balbutié :

— Vous êtes blessé ?

Aucune réponse. Je tremblais.

— Je… j’ai pas de téléphone. Je peux pas appeler. De toute façon, il n’y a pas de réseau ici…

Il n’a rien dit. Il m’a simplement regardée. Ses yeux… profonds, noirs. Un regard fixe. Si long que j’ai senti ma peau se hérisser, mon ventre se contracter. Les gouttes de sang tombaient dans la neige, formant une tache rouge à ses pieds. Son teint livide, son air absent me firent de la peine, et me remplirent d’inquiétude. Il était blessé. Il avait besoin d’aide. Je ne pouvais pas lui claquer la porte au nez, même si j’étais terrifiée.

J’aurais dû refermer, j’aurais dû. Mais j’ai dit :

— Entrez.

Il a franchi le seuil sans dire un mot et je l’ai laissé passer, stupide. Le vent a claqué derrière lui et tout à coup, la maison m’a paru minuscule. Il s’est assis au sol, près du poêle, sans même demander. Comme un animal blessé qui sait où se mettre.

Je ne savais plus quoi faire. Je le regardais. Son silence me faisait peur, vraiment. Mais son visage… il était beau. Fatigué. Un peu sauvage. Le genre d’homme qu’on imagine appartenir à la forêt.

J’ai vu sa main, la plaie. J’ai eu un réflexe idiot : m’approcher.

— Je… je peux regarder ?

Toujours rien. Il a juste levé les yeux vers moi. Un battement de cils. Un léger hochement de tête.

C’était un oui.  

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Disponible dès Lundi 24 Novembre 2025

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