Échange de bons partenaires - Partie 2 : Paul

Aperçu

Partie 2 : Paul

J’adore ce jeu.

J’ai eu peur que Lila refuse de jouer. Elle n’est jamais la première quand il s’agit de faire des folies. Mais maintenant que c’est lancé, je sais qu’elle va s’éclater. Je la connais.

Elle et Léon, ça fait un sacré couple. Trop sacré à mon goût. J’aurais préféré qu’elle tire Antonin. Il est plus réservé, moins charismatique, moins… dominant. Face à lui, je n’aurais rien eu à prouver. Rien à craindre. Mais c’est le jeu. Le hasard devait décider, même si on avait tous nos préférences secrètes.

Talia, elle, me plaît depuis longtemps. Elle est élancée, fine, incroyablement sexy. Elle dégage une froideur presque hautaine, cette distance qui la rend inaccessible. Et justement, c’est ce qui m’excite. Aujourd’hui, elle est à moi. J’espère que je lui plais aussi.

— Ça vous dit une petite baignade ? je propose avec enthousiasme.

On a tous besoin d’un prétexte pour briser la tension. Une activité de groupe, c’est parfait. Un instant de normalité avant que l’expérience ne prenne une tournure plus… intime.

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons tous en maillot de bain au rez-de-chaussée, prêts à plonger dans la piscine chauffée avec vue sur les montagnes.

Je regarde Léon prendre la main de Lila et l’attirer avec lui dans l’eau. Il est sûr de lui, sans retenue. Il la guide, la prend dans ses bras comme si c’était une évidence. Elle s’accroche à lui, emportée par la chaleur de l’eau et peut-être par l’excitation. Il inspire profondément, enfouit son visage dans son cou qu’il embrasse lentement.

Mon estomac se contracte.

Je jette un coup d’œil à Vic. Elle les observe avec une neutralité apparente, mais quand nos regards se croisent, elle me lance un clin d’œil amusé. Tout va bien. C’est le jeu.

Léon et Lila ouvrent la voie. Ils brisent la glace. Ils nous montrent qu’on peut le faire aussi.

Je prends une inspiration et me tourne vers Talia. Elle est appuyée contre le rebord de la piscine, la tête légèrement inclinée, son regard indéchiffrable posé sur moi. Elle attend.

Je m’approche lentement, sentant encore la chaleur de Lila quelque part en moi, comme une ombre. Puis, avec un sourire complice, je souffle à Talia :

— Tout va bien, mon amour ?

Ma voix est douce, naturelle, comme si nous étions ensemble depuis toujours.

Talia arque un sourcil, un éclat amusé dans les yeux, puis elle s’approche à son tour. Son corps glisse contre le mien, effleurant ma peau brûlante.

— Oui, à merveille, murmure-t-elle.

Elle s’accroche à mon cou, et nous nous laissons porter, glissant dans l’eau comme deux adolescents dans une romance estivale. Sauf que ce n’est pas une romance. C’est un jeu.

Talia est accrochée à mon cou est toujours aussi impassible, insaisissable, et pourtant, il y a ce frisson, cette promesse silencieuse qui plane entre nous.

Je jette un rapide coup d’œil à Lila. Elle rit, la tête renversée en arrière, les bras autour de Léon. Il la tient fermement, sûr de lui, de son pouvoir. Une vague de chaleur me traverse, entre excitation et jalousie. Ce n’est pas désagréable. C’est intense.

Talia suit mon regard, puis se redresse légèrement, posant son front contre le mien, son regard ancré dans le mien, perçant.

— Tu es distrait, souffle-t-elle.

— Pas du tout, je mens.

Elle esquisse un sourire, presque imperceptible, et je sens ses jambes se refermer doucement autour de ma taille sous l’eau. Son emprise est subtile mais affirmée, comme pour tester mes réactions.

— Prouve-le.

Je laisse échapper un rire bref, à la fois amusé et pris au piège. C’est le jeu, non ? Alors, je joue.

Mes mains glissent lentement sur sa taille, puis descendent sur ses hanches. Son corps est ferme, brûlant malgré l’eau tiède. Elle ne bouge pas, ne cille pas. Son regard reste planté dans le mien, m’observant, évaluant.

Je me penche, tout près de ses lèvres, sans les toucher. Je sens son souffle, la tension entre nous est presque palpable. J’attends.

Elle ne recule pas.

Alors je l’embrasse.

Ses lèvres sont douces, fraîches, et elle y répond avec une lenteur calculée, une retenue étudiée qui me donne encore plus envie d’aller plus loin. Son baiser est léger, presque une provocation, un défi silencieux : c’est tout ce que tu as ?

Mes doigts s’enfoncent légèrement dans sa peau, et je l’attire un peu plus contre moi. Cette fois, c’est elle qui sourit contre mes lèvres, satisfaite.

Autour de nous, l’ambiance a changé. Les rires se sont espacés. Le silence s’installe par vagues. Je perçois les mouvements dans l’eau, les souffles plus courts, les échanges de regards.

Et quand je rouvre les yeux, mon regard croise celui de Lila. Elle m’observe, toujours accrochée à Léon, mais quelque chose dans son regard a changé. Ce n’est pas un reproche. Pas tout à fait de la jalousie non plus. C’est… autre chose. Un mélange d’excitation, de trouble, d’une pointe d’incrédulité peut-être.

Elle détourne les yeux avant moi, se penche vers Léon et murmure quelque chose à son oreille.

Léon sourit.

Mon cœur cogne un peu plus fort dans ma poitrine. Qu’est-ce qu’elle lui a dit ?

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