Toucher la terre - Partie 1/6 LE MUR

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🔞 Trigger Warning – Contenu explicite
Cette histoire contient des scènes de sexualité explicite. L’ensemble du récit repose sur une relation entre deux adultes consentants, dans un cadre rural, brut et lentement érotique. Lecture réservée à un public averti.


PARTIE 1 - LE MUR

Le silence était complet, épais comme l’air brûlant. Mila posa son sac dans l’entrée du mas, referma la porte d’un geste lent. La pierre exhalait une fraîcheur ancienne, presque vivante. Tout sentait le soleil, le bois sec, la poussière immobile. Pas un bruit, pas une voiture. Juste le chant strident des cigales, là-dehors, qui faisaient résonner l’été.

Elle resta debout un instant, à respirer. Deux mois. Deux mois loin du bruit, du bureau, des gens. De lui. Elle avait fui Paris sans élégance, un aller simple réservé en pleine nuit, une valise bouclée entre deux sanglots. Le genre de départ qui a le goût d’un vertige et d’une délivrance mêlés.

Le mas lui avait été prêté par un ami photographe.

— Tu verras, là-bas, y’a rien à faire. Et c’est exactement ce qu’il te faut.

Il avait raison.

Le lendemain matin, elle le vit pour la première fois. Depuis la fenêtre de la cuisine, en train de verser de l’eau chaude dans un bol, elle aperçut une silhouette qui avançait entre les oliviers. Grand, solide, le torse nu sous sa salopette, les bras brunis par le soleil. Il poussait une brouette pleine de bois, les pas lourds, réguliers.

Il ne leva pas les yeux. Ni vers elle, ni vers la maison. Elle resta là, bol en main, à le regarder traverser son champ de vision, comme on regarde un animal sauvage qu’on n’ose pas déranger.

Plus tard dans la journée, le vieux voisin plus que bavard se mit à tout déballer alors qu’elle ne lui avait rien demandé.

— Gabriel. Il vit à la ferme juste derrière. Il parle pas beaucoup, mais il bosse dur, toute l’année. Il a dû vous voir arriver, mais ne vous attendez pas à ce qu’il vous dise bonjour.

Mila hocha la tête. Un homme taiseux, très bien. Elle était venue ici pour être tranquille après tout.

Elle retourna à ses photos. Elle avait emporté son appareil argentique, quelques pellicules, des carnets. Elle voulait renouer avec une autre manière de voir. Lente. Instinctive. Ancrée dans le corps.

Mais elle se surprit à attendre le moment où il passerait.

Il revint. Le deuxième jour, puis le troisième. Toujours à la même heure, entre 8h et 9h. Toujours en silence. Toujours ce corps, cet ancrage. Aucun artifice.

Elle commença à le photographier à travers les volets entrouverts. Discrètement. Elle cadrait large, puis plus serré : ses mains, la courbe de ses épaules, la tension dans sa nuque. Elle se disait que ce n’était rien, qu’elle capturait simplement un instant de vie rurale. Sans son autorisation, c’était culotté.

Mais elle y revenait. Encore. Et encore. Et chaque soir, quand elle développait ses clichés, elle sentait une chaleur étrange monter dans son ventre. Ce n’était pas une pulsion. C’était plus diffus, plus profond. Une faim silencieuse.

Il passa un matin plus près qu’à l’accoutumée. Le long du muret. Elle était dehors, en short et débardeur, appareil à la main. Elle sentit son regard effleurer sa peau. Juste une seconde. Il ne dit rien. Mais cette seconde pesa plus lourd que n’importe quel compliment.

Mila sourit.

Le mur n’était peut-être pas si épais.

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Disponible dès lundi 18 août

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